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Rencontre avec Jean Baptiste Mvedji Tigar

Photo du rédacteur: Georges MbaahGeorges Mbaah

Jean Baptiste Mvedji Tigar
Jean Baptiste Mvedji Tigar

Bonjour Kidjiri, Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Jean-Baptiste Mvedji Tigar, mais je préfère souvent qu’on évite les prénoms qui relèvent pour moi de la colonisation. Je suis fils de Tigar Lounguene Gaston et de Yandong Biba, je suis ressortissant de Tikin (Metep), ma mère est de Wassa par sa mère et Metep par son père. Je suis fonctionnaire de la DGSN au grade d'officier. En fonction au commissariat central numéro un de Yaoundé. J'appartiens au clan des ''Ndim''

Expliquez-nous votre nom « Tigar » ?

Mon nom Mvedji en réalité « Mvedjui », veut dire soit l'autre chef, soit le chef différent ou encore la chefferie de Djui peut être encore chefferie selon Djui.

Tigar c'est le nom de mon père. Ce nom veut dire ''ne pas s'accaparer du pays des autres'' ce sont des noms qui rappellent les conquêtes.

Vous êtes l’un des piliers de l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel Vuté et Assimilés (ASPACVA). Pouvez-vous nous parler de ses origines et son évolution ?

Pilier d'ASPACVA, c'est un peu exagéré. Je suis juste passionné de culture et de l'ancestrologie (science qui étudie l’établissement des arbres généalogiques).

Parlant des origines de l'ASPACVA il convient de dire que plusieurs faits sont à l'origine de cette association.

Déjà n'étant pas né et n'ayant pas grandi au village j'étais à chaque passage maladroit quant à notre culture au point où ayant abandonné les classes pour garder mon père qui était victime d'une infirmité, je me suis entièrement mis à l'école de notre tradition et notre histoire.

L'année d'après mon cousin LAMBA père de l'actuel Chef du village Guéré m'invitait à lui rendre visite. La distance à faire à pied me semblait difficile jusqu'au jour où en allant chez mes oncles à Wassa j'ai vu l'âme sœur qui était de Guéré. Cela a d'avantage motivé ma détermination à honorer l'invitation de mon cousin. La coïncidence est qu'il m'invitait justement à venir pour la même fille. Dans ce village j'ai appris nos origines Gueréenes et plusieurs histoires migratoires. J'ai aussi visité des sites d'histoire.

Après la mort de mon père l'année qui suivait j'entrai dans la police avec dans la tête certaines connaissances traditionnelles. Il faut noter que mes voyages culturels avec Sa Majesté ISSA BEYEM à Ndokoa et surtout la rencontre avec SM Yangou de Yangba ont été déterminants parce qu'il proposait d'enseigner le jeu de tambour aux jeunes.

Vous savez par ailleurs que je suis un peu un astucieux pour la santé, si bien que quand l’artiste musicien Arathy est venu me rencontrer, après que nous ayons parlé des astuces de santé, je suis sortie le rappeler pour qu'on partage quelques choses alors qu'il rentrait déjà. En attendant ce quelques choses, il m'a demandé si j'avais encore mes sanzas. Je lui ai donné le soprano qu'il s'est mis à égrainer. À la vue de l'instrument, il s'est écrié << ouais ces choses vont bientôt disparaitre>>. Je lui ai dit non. Nous avons un programme avec le chef de Yangba et que j'en parlais souvent avec l’artiste Billy NGOMANE et les autres artistes, qu'après l'apprentissage des tambours nous allons inviter NYAPOUH pour engager l'apprentissage de la sanza. Il faut noter qu’entre-temps j'avais commencé à écrire l'histoire du peuple Vuté dans un laptop qui avait été volé. Nous avons ensemble répertorié le peu de joueurs de sanza qui pouvaient aussi enseigner. Arathy m'a dit qu'il y avait un autre qui pouvait mieux enseigner la sanza. Il parlait là de Wagni Michel de Linté.

Avec ces atouts nous avons décidé de créer l'ASPCV qui deviendra ASPACVA.

Nous y avons mis. Le frère Prévost qui a tout de suite aimé et encouragé en envoyant 50 000 frs pour le projet. Il a été intéressé à cause de l'histoire du peuple Vútè que j'avais commencé à déverser par colère dans le forum. Vous connaissez la suite avec les encouragements de Sa Majesté MENDJANA et les autres.

Avec des noms comme ceux-là avoir créé n'est rien par rapport à leurs soutiens.

Partagez-nous d'une morale Vútè s'il vous plait.

Comme dicton, je dirais ''ndjoy mi tang wah, nyin ni nyèèh'' qui peut se traduire par n'ayant rien mangé d'acide, mes dents ne peuvent pas se geler. Quand on ne se reproche de rien on peut avoir la conscience tranquille.

Le Vútè est une très belle langue pleine de dictons très enrichissants. Notre culture est inexplorée. Je souhaite que nos jeunes s'y intéressent

Mbaah & Tanga Louk

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