Résumé : Un couple de perdrix rongé par la famine s’en va picorer dans un champ d’arachide. Malgré les avertissements et conseils répétés du mari sur la nécessité d’être prudent et surtout endurant, la femme se laissera entrainée par la curiosité et se retrouvera prise au piège et finira dans une bonne sauce d’arachide...
Langue : Vuté ( Cameroun ) Auteur : Prospère Céndɨŋmé, il est du village Mekouassim par Yoko (Centre Cameroun) et réside à Douala, Cameroun.
Lexique : Kúkúú ( Perdrix ) Gwí ( Femme ). Lí ( fil ou piège ) Bàángmùrí ( type d’arachides à grosse graines rouges ). Námè ( grelots )
Morale de l’histoire : Un homme ou plutôt une femme avertie en vaut deux. Nulle ne peut se prévaloir de sa propre turpitude
Je vais vous raconter une petite histoire. C'est l'histoire de Perdrix et sa femme que beaucoup d'entre vous ont déjà écouté.
Un jour sir perdrix et sa femme avaient faim. Perdrix invita sa femme d'aller dans un champ d'arachide pour picorer quelques graines. Sa femme accepta l'invitation. Mais il dit à sa femme ceci : « Si là-bas au champ tu aperçois des graines rougeâtres d'arachide toutes saillantes au sol, fais attention, ne les picore pas. Picore juste celles que toi-même auras sorties des terres. Compris ? » Dame Perdrix acquiesça. Ils partirent donc pour le champ.
Avant d'arriver au champ, Mr Perdrix rappela à sa femme les recommandations à elle données au paravent, à savoir ne pas picorer les graines rougeâtres toutes saillantes au sol, mais de ne consommer que celles qu'elle aura elle-même sorties du sol. Et dame Perdrix acquiesça de nouveau, mais cette fois avec un air d'exaspération.
Arrivés au champ, il rappela encore la consigne à sa femme, mais elle se fâcha carrément en lui martelant qu'elle avait bien compris et qu'elle n'était pas sotte. Une fois au champ, chacun de son côté se mit à déterrer les graines du sol et à les picorer par ci par là.
Dame Perdrix s'aperçoit qu'il y a des belles et grosses graines d'arachide charmantes de la variété Bàángmùrí, à portée de bec. Elle se demande si son mari n'était pas fou de lui imposer de fouiller d'abord le sol avant d'avoir de quoi picorer, pourtant des graines facilement accessibles sont à découvert ?
Voulant picorer l'une des grosses et charmantes graines, le piège la saisit brutalement au cou (kpéín, id). La corde du piège se resserra davantage autour du cou de Dame Perdrix pendant qu'elle essayait de de débattre en battant les ailes de manière désespérée et aléatoire.
Son mari la rejoignit et lui demanda : « Qu'est ce qui ne va pas ? » Elle répondit qu'elle était de passage lorsqu'elle fut accrochée par ce maudit fil ( piège ).
Tout étonné, son mari reprit fermement : « je t'avais prévenue de ne pas picorer les graines rougeâtres et saillantes. Mais qu'as-tu fait ? ».
La femme brandissant son innocence, continua à s'agiter dans le piège qui la resserrait de plus belle.vElle demanda à son mari : « Mes yeux ont-ils déjà rougi ? »
Et à l'homme de rétorquer : « Pas encore. Tes yeux ne sont encore pas rouges. Mais quand le propriétaire du champ arrivera, tes yeux rougiront ».
…
Peu de temps après, on entendit le propriétaire du champ arriver avec une horde de chiens qui portant de grelots au cou (hérék, hérék, hérék. .id).
Son mari s'approcha de plus près et lui dit : « je t'avais prévenue, mais tu ne l'as pas écouté. Voici que le propriétaire du champ est là, moi je m'en vais, Adieu !».
Et la femme de répondre : « ainsi tu vas me laisser toute seule ? »
L'homme répliqua qu'elle avait été avertie, puis s'envola.
Je vous laisse imaginer ce qui arriva par la suite à dame Perdrix…
Voilà l'histoire d'un homme et sa femme.
Bonne soirée !
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