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Hommage à Guinaru, légende du Tìmbír

LES VUTÉS I YOKO I CAMEROUN

On dit que l’eau n’a pas de saveur, mais il faut faire une semaine de soif dans le désert pour saisir le gout de l’eau, le gout du TÌMBÍR… À lui tout seul, le TÌMBÍR ferait l'objet des thèses et des thèses de doctorat. Le TÌMBÍR désigne non seulement cet art mystique VUTÉ, mais également l’instrument utilisé pour le jouer. Instrument dont l’une des extrémités a la forme des fers de lance. Décidément la guerre n’est jamais loin du quotidien des peuples VUTÉ. La présentation physique de l'instrument à elle seule résume très bien l'histoire et la culture des VUTÉ ! Remarquez très bien les couleurs utilisées pour revêtir le TÌMBÍR, aucune de ces peintures n'est moderne (aucun produit chimique). Il s’agit d’une synthèse très savante de plantes et feuilles de nos forêts et savanes dont seuls les initiés ont le secret. En effet, la règle d’or dans la conception et la fabrication du TÌMBÍR est : AUCUN COMPOSANT IMPORTÉ, même pas un clou. Pourtant, il émet tous les sons de la musique moderne : basse, rythmique, contrebasse, Etc. Il était utilisé par les VUTÉ pour communiquer entre eux lorsqu'ils se retrouvaient en milieu potentiellement hostile (avec des allogènes par exemple). L’art du TÌMBÍR se transmet de pères en fils, de générations en générations dans des familles de "griots". C’est bien connu que pour jouer au TÌMBÍR, il faut avoir le « TÔK », et débuter l’apprentissage dès le bas âge vers 14 ans. Par ailleurs, il faut comprendre et connaitre les paroles de la musique et savoir les interpréter.

Lorsqu'un joueur de TÌMBÍR accorde parfaitement son instrument, Il s'exclame en disant « TÌMBÍR ré a wéy ni Vuté mingn baï ! " (Traduction : "Ce TÌMBÍR s'exprime parfaitement en Vuté"). Par contre, s’il tombe sur un TÌMBÍR mal fabriqué (la contrefaçon existe partout), ou mal accordé, Il s’en offusque énergiquement : « TIMBIR ré wéy ní Vuté dáá ! ». Dans les années 1950 - 1970 à YANGBA, l’Artiste par excellence, le Maître incontesté et inégalable du TÌMBÍR s’appelait GUINARU. Malheureusement, comme beaucoup de nos bibliothèques, il est mort dans l’anonymat presque total. Avant sa mort, Il était devenu aveugle. Mais ce handicap n’avait en rien altéré sa parfaite maitrise des notes du TÌMBÍR. Comme quoi, on n’a pas besoin de ses yeux pour jouer au TÌMBÍR (« TÔK » ?) : UNE VRAIE LÉGENDE EN BREF ! Il se trouve qu’à sa mort, avant qu’il ne soit enterré, on entendait le son du TÌMBÍR dans toutes les ruelles que l’on empruntait dans le village. Jusqu'à son enterrement le soir, lorsque qu’on se trouvait dans un quartier de YANGBA, on pouvait percevoir au loin, à l’horizon, dans la forêt, en savane, au fond des ruisseaux, dans les pleines et sur les collines le son du TÌMBÍR de GUINARU. Keùngbeu kérign bé Ngné Sarign GUINARU ! Sources :

  1. Causeries avec mes Papas, mes Mamans et Sa Majesté Felix MELEM.

  2. Initiation au TÌMBÍR reçue à YANGBA, de M. SAMBA, triple champion de la rubrique « Art musical » au festival MBAM’ART.

  3. Festival de Nio-Babouté du 07 au 08 Mai 2016, Délégation conduite par Sa Majesté Paul GADOU.

  4. Discussion sur la plateforme Facebook YOKO EN AVANT, le 01 Aout 2016 avec Calvin Honore DJOUARI.

  5. Causeries avec le Pr. Célestin NGOURA, le 09 Octobre 2016 à Yaoundé (TSINGA).


Benjamin, Tanga Louk

«Hì wou feing hó hôné mouaïn rééh, wou tang ò ni ku yo yéé, Boua yóóh, Mouing yààh môô yéééh !!! ».

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